01
Matières tangibles & récits invisibles
Exposition collective
Du 7 au 21 septembre 2024
Avec les artistes : Giulia Zanvit, Béatrice Bissara, Tiffany Bouelle, Solène Kerlo, Julia A. Etedi, Janique Bourget et Alice Lebourg
L’exposition « Matières Tangibles & Récits Invisibles » qui se tient du 7 au 21 septembre à la galerie Porte B. réunit les œuvres de sept artistes femmes. Julia A. Etedi, Béatrice Bissara, Tiffany Bouelle, Janique Bourget, Solène Kerlo, Alice Lebourg et Giulia Zanvit ont toutes en commun de faire parler la matière, de transcender sa réalité physique pour lui faire dire autre chose que ce qu’elle est, de révéler son histoire cachée, réelle ou fantasmée.
Les peintures de Solène Kerlo, à la palette minérale et terreuse, dévoilent en relief des formes élémentaires qui racontent ses expériences méditatives et son cheminement vers une nature plus intuitive et sauvage. Explorant les grands mythes fondateurs, l’artiste questionne le rapport de l’homme moderne à ses racines et à son inconscient collectif. Son œuvre se présente comme un voyage initiatique, une quête des origines.
Une quête à laquelle fait notamment écho le travail de Béatrice Bissara qui interroge l’évolution du rapport que l’homme entretient avec le monde. Ici encore la perception humaine fait partie d’une réflexion plus vaste sur les liens invisibles de la nature et de la conscience individuelle. Dans sa série sur toile Horizons, Béatrice Bissara donne une valeur méditative et hypnotique au geste pictural. Elle part du principe formel du pointillisme, tel qu’il a été utilisé chez aborigènes, pour donner forme à de nouveaux paysages intérieurs.
Chez Julia A. Etedi, ce rapport à la nature est plus instinctif encore. Évoquant des cartographies de paysages vibratoires, ses œuvres cherchent à traduire picturalement les mouvements invisibles de la nature. Inspirée par les saisons et les rythmes cycliques naturels, l’artiste se positionne comme un témoin recueillant des fragments de ces variations pour en préserver la mémoire.
Cette recherche du geste pur - comme retranscription picturale de l’expérience - se retrouve également dans les toiles abstraites de Tiffany Bouelle qui entrouvre pour la première fois la fenêtre de son monde intérieur avec les séries Seinaru Mori et Half. L’artiste y raconte son voyage introspectif durant la période de son post-partum et, plus tard, sa résidence au Japon et les antagonismes liés à sa double culture.
Le travail de Giulia Zanvit s’attache quant à lui à révéler la poésie de l’instant, la beauté du geste simple, en collectant et recyclant des matériaux glanés dans la nature environnante. Pour l’exposition, elle présente notamment une série de sculptures issues de sa résidence sur l’ile de Naxos comme ce « collier de Korè » en briques et filets de pêche ramassés sur la plage et destiné à quelques géants de la mythologie.
Enfin, Janique Bourget et Alice Lebourg, interrogent la matière même, ses cycles et ses transformations. Alliant deux matériaux que tout oppose - le papier et le verre - elles évoquent le passage et la disparition. Le verre soufflé se forme sur les braises de la sculpture en papier et imprime au passage les traces de son existence révolue, véritable méditation sur le temps qui passe et le souvenir des belles choses
A travers un parcours visuel varié, mêlant peinture, sculpture, installation et dessin, cette exposition invite le visiteur à regarder au-delà de la surface des œuvres et de leur matérialité pour explorer les « récits invisibles » qu’elles renferment. Elle nous incite à réfléchir sur la manière dont nous percevons et interprétons le monde.